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Les nouvelles normes pour un environnement hospitalier, révision de la norme NF S 90-351

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Crespin ADJIDE biologiste responsable de l'unité d'hygiène hospitalière au CHU d'Amiens

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La NF S 90-351 de 2013, comme toute autre norme, est le travail d’une commission et le fruit d’un compromis a priori équilibré. Elle apporte, malgré des imperfections, de nombreuses évolutions positives par rapport à la version de 2003. Bien utilisée, elle devrait devenir un outil très pratique. Comme « ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément. » (Boileau – L’art poétique), il a d’abord fallu asseoir les notions utilisées tout au long du document. Certaines notions sont nouvelles, telle la zone d’environnement du patient, et d’autres redéfinies comme taux de renouvellement et taux de brassage de l’air deux notions dorénavant distinctes. Les notions de gestion de risque, de qualification, d’organisation et de formation des utilisateurs y ont trouvées une place plus importante.

Dans le fond, la nouvelle norme trace plusieurs lignes philosophiques : 1. la gestion des risques et du poids à accorder à l’avis médical lors du projet ; 2. la technologie des salles propres (projet, conception, construction,…) et sa mise en oeuvre dans un contexte de raréfaction des richesses et d’énergie ; 3. l’efficacité énergétique des ouvrages modernes et l’économie d’énergie dans les zones à environnement maîtrisé ; 4. la vigilance environnementale (analyse de risque, contrôle de qualité environnemental, gestion des non conformités et analyse de causes) ; 5. la formation des utilisateurs et les codes de bonne conduite des zones à environnement maîtrisé.

Pour ne citer que ces points-là. Dans cette révision, la NF S 90-351 indique bien, sur le plan pratique, que tout investissement dans l’optique de réduire les risques associés à l’environnement dans les établissements de santé, doit engager tous les acteurs dans une démarche logique et rationnelle. La définition de l’objectif à la base de l’intention de construire un environnement maîtrisé, les analyses des besoins, puis des risques, méthodiquement réalisées constituent des outils pragmatiques pour y arriver. Les principales étapes de telles analyses sont décrites dans la norme. Pour plus de clarté, elle ne contient plus que 3 classes de cinétiques d’élimination particulaire, anciennement cinétique de décontamination particulaire, à 0,5 μm, CP5, CP10 et CP20. Les taux de brassage d’air y sont clairement définis par niveau de maîtrise du risque et les gradients de pression sont fixés à 15±5 Pa. Une nouvelle notion de l’état de veille de l’installation y est intro duite et développée. De l’avant-projet à la qualification opérationnelle, la nouvelle mouture de la NF S 90-351 fournit des éléments pragmatiques pour construire et/ou rénover un environnement dans lequel les risques de contamination seront réellement maîtrisés.

De la même façon, les classes « M » (Microbiologiques), qui remplacent les « B » (Biologiques), sont réduites à 3 (M1, M10, M100). Les valeurs guides de performance, aérauliques et microbiologiques, en activité ou au repos qui sont fournies dans la nouvelle NF S 90-351 ne se chevauchent plus entre deux classes de risque consécutives. Les exigences sur la maintenance et la formation des usagers de la zone à environnement maîtrisé engagent l’utilisateur de la NF S 90-351 de 2013 sur la voie d’une réelle politique gestion des risques associés à l’environnement. La part laissée, dans cette nouvelle mouture de la NF S 90-351 de 2013, à l’analyse de risque dûment menée par un groupe pluridisciplinaire et pluriprofessionnel avant le projet de construction et/ou rénovation et le poids accordé au cours de cette analyse de risque à l’avis des praticiens hospitaliers devraient permettre de ne pas installer, en lieu et place de l’indispensable dialogue entre les acteurs impliqués dans le projet d’environnement maîtrisé, le « tout technologie ». Aussi, avec un bon usage de cette norme, les années à venir devraient voir la maîtrise des risques dans les environnements maîtrisés évoluer vers une culture assumée de vigilance environnementale dans laquelle le poids des analyses environnementales a priori devrait se réduire au profit des mesures de prévention, des qualifications et requalifications réalisées à bon escient et en tant que de besoin, de la maintenance préventive, du bon usage et entretien de ces environnements par des utilisateurs sensibilisés, formés, évalués et conscients de l’objectif qui a présidé à la mise en place de leur environnement aux risques contenus.

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