Une nouvelle vie pour les hôpitaux en « désusage ». Construire un projet à partir de la mémoire du lieu

Avant d’être reconnus comme patrimoine, les hôpitaux étaient reçus comme des lieux pour les malades. En raison des changements normatifs, culturels, sociaux et des modes de prise en charge des patients, ces ensembles architecturaux ont vu évoluer, au fil du temps, la fonction hospitalière : devenue un centre de soins après avoir été établissement de charité puis de bienfaisance, l’architecture hospitalière a suivi l’évolution de la fonction en passant des halles médiévales à des structures en peigne, en damier, à des structures pavillonnaires, puis à des bâtiments « monoblocs », sur socles, voire « polyblocs ». La surface nécessaire aux soins a beaucoup évolué et l’accessibilité aux différents locaux s’est transformée au gré des modifications de pratiques médicales, soignantes, techniques voire logistiques. Ces changements ont conduit à un « désusage » puis à un abandon de certains sites hospitaliers, souvent situés en ville. Leur valeur patrimoniale, leur emprise territoriale, leur positionnement urbain, leur disponibilité ont alors révélé les nouveaux enjeux qu’ils offrent. De musées en hôtels, de médiathèques en pôles culturels, de logements en locaux administratifs, les municipalités ont trouvé de nouveaux usages en rapport avec les besoins locaux. Pour autant, comme pour d’autres lieux emblématiques comme les anciennes prisons ou les citadelles, l’histoire, la mémoire des lieux et leur positionnement identitaire dans l’espace urbain ne sont pas toujours pris en compte dans la recherche d’un nouvel usage contemporain. Concevoir, construire un projet à partir de la mémoire et de l’histoire du lieu, rejoindre les attentes du développement urbain et les besoins des habitants de la cité, tel est l’enjeu de la démarche conduite par nous.